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Article de Michel Mouillart - Journal de l'Agence - 16 mai 2022
Taux de crédit vs inflation, difficultés d’obtention des crédits en application des règles du HCSF, guerre en Ukraine … Les questionnements sont nombreux sur le financement de l’immobilier depuis le début de l’année. Analyses et perspectives par Michel Mouillart Professeur d’Economie, FRICS
Depuis la fin de l’année 2021, la hausse des taux s’est installée dans le paysage. Et dès le début de cette année, l’augmentation se fait plus rapide, qu’il s’agisse par exemple des taux des crédits immobiliers ou du taux de l’OAT à 10 ans. Le déclenchement de la guerre en Ukraine, avec son cortège de désordres économiques et financiers, est d’ailleurs venu amplifier ces évolutions.
Tout cela était attendu, mais le dérapage de l’inflation a été beaucoup plus puissant que prévu et les décideurs publics, banques centrales et gouvernements, ont été contraints à des ajustements de stratégies. Telle la présidente de la BCE qui le 11 mai dernier a annoncé « mettre fin » aux achats nets d’actifs dès juillet prochain, pour ensuite (après « une période de quelques semaines ») engager l’institution monétaire dans la voie d’une hausse de ses taux. La stratégie définie par Christine Lagarde pour faire face à la poussée de l’inflation n’est évidemment pas facile à mettre en œuvre : relever les taux trop rapidement risquerait de peser encore plus sur une croissance très hésitante, alors que ne pas le faire aurait pu renforcer les tendances inflationnistes dans une période propice aux revalorisations salariales.
Certes, il est peu probable que la BCE durcisse sa politique monétaire au-delà de 2022. La situation économique est encore trop fragile au sein de la zone euro et aucun des clignotants ne devrait rapidement passer au vert : la durée et l’issue de la guerre en Ukraine restent incertaines, la Chine s’enfonce dans une post-crise sanitaire, le contrecoup des décisions monétaires américaines va arriver, … Pour autant, la hausse des taux des crédits immobiliers va se poursuivre en France, durant toute l’année 2022, et probablement encore en 2023.
Mais jusqu’en avril, la hausse de ces taux a été modérée. D’après la Banque de France, le taux des crédits nouveaux (hors renégociations et rachats de crédits) s’est établi à 1.13 % en avril, contre 1.06 % en décembre 2021 : soit une augmentation de 7 points de base (pdb) très en deçà des hausses vertigineuses sur lesquelles la plupart des intermédiaires financiers communiquent régulièrement.
L’augmentation du taux moyen des crédits du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) mesuré par l’Observatoire Crédit Logement/CSA sur le 1er quadrimestre de l’année a aussi été contenue. Durant les deux premiers mois de l’année, le taux moyen des crédits n’a que faiblement progressé : + 4 pdb au total, pour s’établir à 1.10 % en février. Depuis, l’augmentation a été nettement plus rapide : + 17 pdb en deux mois (1.27 % en avril), sans pour autant s’élever à un rythme comparable à celui de l’inflation ou à celui de l’OAT à 10 ans.
Alors que la demande a été déstabilisée par la dégradation du pouvoir d’achat, la hausse des prix des logements et, plus récemment, le déclenchement de la guerre en Ukraine, les établissements bancaires s’efforcent en effet de limiter la hausse des taux afin de préserver la solvabilité de la demande encore présente sur le marché. Elles bénéficient pour cela d’une épargne abondante et bon marché facile à mobiliser pour financer leurs prêts à l’économie. Elles peuvent en outre s’appuyer sur la politique de rachats des dettes privées suivie par la BCE depuis le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020, ce qui leur permet de disposer de ressources supplémentaires (et très bon marché) de financement de leurs engagements nouveaux ; ainsi que sur les « incitations coercitives », le taux négatif de 0.50 % appliqué aux dépôts des banques dormant à la banque centrale et qui participe au dynamisme de l’offre de crédits en amenant les établissements bancaires à prêter, même à faible taux, afin d’éviter de devoir payer pour des ressources d’épargne « forcée » pénalisées par la BCE. Et il est vrai que dans le même temps, la remontée des taux reste limitée par des taux d’usure qui ont encore été réduits par la Banque de France, pour une large part de la production.
Ainsi, qu’il s’agisse de la Banque de France ou de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le constat est identique : l’augmentation des taux des crédits immobiliers a été très inférieure à la hausse du taux de l’OAT à 10 ans. Habituellement, dans des situations comparables, le taux des crédits « répercute » moins du tiers des variations du taux de l’OAT : car il n’existe plus depuis plusieurs années de lien mécanique entre ce taux, tel celui par exemple qui pouvait encore se constater (parfois) au début des années 2010 sur une partie de la production de crédits, lorsque les établissements financiers spécialisés étaient encore présents sur le marché des crédits immobiliers aux particuliers. D’ailleurs depuis décembre 2021, le taux de l’OAT à 10 ans a augmenté de plus de 120 pdb : soit 6 fois plus que l’augmentation du taux des crédits immobiliers d’après Crédit Logement/CSA et 17 fois plus que d’après la Banque de France !
En outre, le taux des crédits immobiliers est inférieur à l’inflation depuis septembre 2021. En avril, lorsque le taux moyen était de 1.27 %, le rythme de l’inflation mesuré à partir du niveau annuel glissant de l’IPCH était de 3.19 % en glissement annuel. Le taux d’intérêt réel est donc négatif depuis bientôt un an et il se fait de plus en plus négatif au fil des mois. D’ailleurs, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, la totalité des emprunteurs bénéficient depuis la fin de l’été 2021 de crédits à des taux inférieurs à l’inflation : ce qui, à cet égard, ne s’était jamais constaté depuis le début des années 60, même à la suite du 1er choc pétrolier lorsque l’inflation culminait à 14.2 % en 1974 !
Une situation telle celle-ci est donc « a priori » favorable à l’emprunteur, si on limite le raisonnement aux seules conditions de crédit. Car même si le taux nominal s’est accru de 27 pdb depuis décembre 2021, la charge de remboursement d’un crédit immobilier n’est guère plus lourde aujourd’hui qu’à la fin de l’été 2021 : d’une part parce que les établissements bancaires ont allongé la durée des crédits octroyés en même temps qu’ils s’efforçaient de contenir la hausse des taux ; et d’autre part parce que mécaniquement, même si la hausse des revenus est très souvent moins rapide que celle des prix, le poids réel de la dette (le taux d’effort) se réduit d’autant plus vite que l’indice des prix s’accroit. De plus, sur une période une peu longue (quelques années), l’effort budgétaire de remboursement d’un crédit immobilier évolue à raison inverse de l’indice des prix.
C’est sur cette base qu’habituellement il est affirmé que la hausse des prix est favorable aux emprunteurs, à ceux des ménages qui ont un crédit en cours de remboursement, bien sûr ; mais aussi à ceux qui envisagent de s’endetter (dès lors qu’ils en ont la capacité financière), puisque l’effort demandé va (plus ou moins) rapidement s’atténuer.
Le risque qui demeure néanmoins serait celui d’une spirale vicieuse qui entrainerait les taux des crédits immobiliers vers des niveaux tels qu’ils deviennent rapidement insupportables : c’est un peu le raisonnement sous-tendant de nombreux commentaires qui s’inquiètent d’une hausse rapide des taux. Néanmoins, sur la base des scénarii actuels (ceux de la BCE, de la Banque de France ou des principaux établissements de crédit) et compte tenu des tensions escomptées sur les marchés financiers, le taux moyen des crédits immobiliers ne devrait guère s’élever au-delà de 1.75 % d’ici la fin de l’année (voire 1.90 %, dans un scénario dégradé) : le rythme de l’inflation devrait alors culminer et se situer entre 4.50 % et 5.00 % (aussi bien en niveau annuel glissant qu’en variation sur un an, si le ralentissement vers les 2 % en 2023 prédit par le gouverneur de la Banque de France se confirme). Le taux d’intérêt réel va donc encore diminuer : et si on cherche une comparaison (pas trop ancienne), le taux nominal attendu pour fin 2021 serait en fait comparable à celui du printemps 2016, lorsque l’inflation était de l’ordre de 0.15 % par an !
Le renforcement des difficultés d’accéder à un crédit immobilier qui se constatent depuis plus d’une année maintenant ne tient donc pas au niveau des taux ou à leur évolution récente.
Depuis très longtemps déjà, l’octroi des crédits est conditionné par une analyse du risque de l’emprunteur : les modalités d’octroi sont définies par les établissements distributeurs et intégrées dans leurs méthodes d’identification et d’évaluation des risques de défaut des emprunteurs (les modèles de « scoring »). L’emprunteur doit être en capacité de rembourser le crédit, les remboursements mensuels doivent être supportables, les revenus de l’emprunteur doivent être réguliers, ses dépenses de la vie courante maîtrisables, son reste à vivre confortable … Un emprunteur sans trop d’épargne (un taux d’apport faible) sera moins bien noté et le risque de refus plus élevé. L’achat d’une maison mal isolée au milieu de la campagne et supposant 2 voitures pour se rendre au travail sera moins facile à financer.
Rien de tout cela n’est très nouveau et pourtant, le resserrement de l’accès au crédit est une réalité. Surtout depuis le début de l’année, puisque la mise en œuvre de la recommandation du HCSF est rendue obligatoire : les banques doivent strictement respecter le « critère du taux d’effort » (sauf dispositions dérogatoires, ce taux ne peut « plus » excéder la limite des 35 %). Et les conséquences de cela sont loin d’être négligeables : d’après l’ACPR, en décembre 2021, 15.4 % des prêts accordés étaient « non conformes » du point de vue de ce critère (la proportion était de 23.8 % en janvier 2021). Tout prête à croire qu’une application stricte du critère va « mordre » sur la production, amenant les banques à ne plus servir une part non négligeable des demandes présentées.
Ce n’est pas l’augmentation du prix de l’essence, ni celle des taux, ni la plus grande frilosité des banques, ni la guerre en Ukraine … qui sont à l’origine de la chute de la production de crédits constatée depuis le début de l’année. Dès janvier d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le nombre de prêts accordés à des particuliers afin de financer l’achat d’un logement (neuf ou ancien) ou de réaliser des travaux avait commencé à reculer ; il a chuté de 17.8 % sur le seul mois de mars (en glissement annuel), la demande ayant été déstabilisée par le déclenchement de la guerre en Ukraine ; et le recul de la demande s’est poursuivi en avril, dans un environnement électoral peu propice à l’expansion des marchés immobiliers. Ainsi sur le 1er quadrimestre de 2022, le nombre de prêts accordés était en diminution de 7.1 %, en glissement annuel.
Le recul de l’offre de crédits n’est que la conséquence de l’obligation de respecter strictement le « critère du taux d’effort ». En effet, si un taux d’effort ne dépasse pas les 35 %, c’est (par exemple) pour une ou plusieurs de ces raisons :
Toutes ces conditions peuvent être réunies (avec d’autres, d’ailleurs). Mais en général, la majorité des candidats à un achat immobilier était, jusqu’en 2019 (donc juste avant la 1ère recommandation du HCSF), constituée de ménages modestes, faiblement dotés en apport personnel qui s’endettaient sans « coup de pouce » extérieur. Depuis 2019 l’apport personnel moyen s’est accru de près de 50 % d’après Crédit Logement/CSA (de 14.8 % pour la seule année 2022) et les emprunteurs modestes et faiblement dotés en apport personnel sont progressivement évincés du marché (en 2022, les revenus de ceux qui peuvent emprunter sont en progression de 10.7 %, en glissement annuel).
L’accès au crédit immobilier devient de plus en plus difficile parce que les autorités de contrôle des banques (Ministère de l’Economie et Banque de France qui assurent, respectivement, la présidence et la vice-présidence du HCSF) en ont décidé ainsi.
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Lien vers l'article du Figaro Immobilier
Paris a encore la cote mais tous les quartiers ne sont pas logés à la même enseigne. Les baisses peuvent dépasser les 5%. Futurs acheteurs, suivez le guide.
Par Guillaume Errard - Publié le
«C’est le moment d’acheter à Paris!». On ironise souvent sur cette formule qu’on entend chaque année dans la bouche des experts immobiliers. Mais, depuis un an, le vent est favorable pour les acheteurs. Les prix ont reculé dans la capitale de 1,3% ces 12 derniers mois, selon Meilleurs Agents, et les taux de crédit sont toujours aussi bas. «La pression immobilière se relâche, constate le spécialiste de l’estimation immobilière. On ne compte plus que 8% d’acheteurs de plus que de vendeurs». Les acquéreurs prennent leur temps car il y a plus d’offres sur le marché. Du coup, les délais de vente augmentent, autour de 2 mois et les prix baissent parfois fortement.
C’est le cas dans le Sud Ouest parisien. Le 15e connaît une baisse des demandes. Trois des quatre quartiers souffrent: les prix ont baissé entre 2% et 3% en un an du côté de Necker, Grenelle et Saint-Lambert, selon la carte interactive des notaires de Paris. Un marché à deux vitesses se dessine: les biens sans défaut partent vite et ceux présentant des inconvénients (rez-de-chaussée, étage élevé sans ascenseur) se vendent plus difficilement. Même punition dans le 16e. Les prix ont chuté de plus de 2% à Auteuil en un an et même de près de 5% plus au nord du côté de Chaillot.
À l’opposé, le Sud-Est n’est pas épargné, notamment le 12e qui enregistre des résultats très contrastés et étonnants. Malgré la proximité du bois, les prix ont chuté de près de 4% en un an du côté de Bel Air. À l’inverse, Bercy, plus connu pour abriter le ministère de l’Économie que pour ses espaces verts, a cartonné: +11,8%!
Toujours au sud, le 14e attire moins. Montsouris, en dépit de son fameux parc, a vu ses prix baisser de 2,5% en un an. Idem dans le quartier d’à côté, Petit Montrouge avec un recul de 4,4%. Là aussi la demande est moins forte et les délais s’allongent.
Il n’y a pas que le sud qui souffre. Les sanctions sont encore plus violentes dans le 17e, à Ternes, mais aussi au centre de Paris, dans le 3e, à Saint-Avoye et à Enfants-Rouges (au nord de l’arrondissement), dans le 4e et même dans le 7e, près de l’École Militaire. Les décotes avoisinent voire dépassent les -6% (!) en un an. Le marché est devenu plus sélectif et les acheteurs, plus raisonnables, n’hésitent pas à visiter plusieurs appartements. Les quartiers, prisés par les familles, pour leurs grands appartements, souffrent.
Et pendant ce temps-là, le 19e, très accessible et proche de la banlieue de plus en plus prisée par les ménages, cartonne. Fait rarissime: les prix de ses 4 quartiers grimpent, de 3% à 8%. C’est le cas aussi du 5e, plus cher. Les hausses sont donc plus limitées: entre +0,7% et +3,3%. Idem pour le 9e, pourtant l’un des secteurs les plus minéraux, que Le Figaro vous a récemment fait visiter: les prix ont grimpé de 1% à Faubourg du Roule et à Rochechouart et de 5,4% à Saint-Georges.
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Article du Figaro - 04/11/2021, Lien ici
Les zones rurales, délaissées par les Français ces dernières années, enregistrent une poussée haussière. Au détriment des grandes villes.
Par Guillaume Errard
Publié le
La nouvelle carte immobilière prend forme. Et le constat est implacable: les prix des grandes métropoles calent et flambent à la campagne où la pression foncière est moins forte. C’est la conclusion du dernier baromètre publié par Meilleurs Agents. Depuis le début de l’année, les prix ont grimpé de 7,4%, selon le spécialiste de l’estimation immobilière. Soit 2,5 fois plus que la hausse des prix des 10 plus grandes villes de France. Conséquence de ce regain d’intérêt pour les petites communes: le prix des maisons n’en finit plus de s’envoler, au détriment de celui des appartements. En un an, il a progressé deux fois plus vite pour les logements individuels (6,2% contre 3,3% pour les appartements).
Mais, contrairement à ce que cette envolée pourrait laisser penser, il n’y a pas eu d’«exode» urbain à ce jour, affirment les notaires de France. Cette tendance ne semble concerner qu’une population limitée et bien définie, souvent des quinquagénaires n’ayant plus d’enfants à charge, désireux de s’installer à la campagne pour télétravailler au calme. «En revanche, ce mouvement pourrait concerner davantage de personnes qui n’ont plus la capacité d’acquérir un bien dans les grands centres urbains», analysent les notaires dans leur dernière note. Les taux bas compensent de moins en moins la cherté des prix. Sans compter que le retour de l’inflation risque de faire remonter les taux et ainsi le coût du crédit immobilier.
Quoi qu’il en soit, ces nouvelles envies, plus ou moins forcées, contribuent au tassement des prix dans les grandes métropoles. Depuis le 1er janvier 2021, ils n’ont progressé «que» d’environ 3% dans les 10 plus grandes villes de France, selon Meilleurs Agents. Pire: à Paris, ils ont très légèrement reculé, de 0,3%, sur la même période. Et de 1,3% sur un an. Les petites comme les grandes surfaces ne sont pas épargnées. Mais les prix des premières (prix en baisse de 1,9% sur un an) plus que les secondes (-0,5%). «La pression immobilière se relâche, fait remarquer le spécialiste de l’estimation immobilière. Début novembre, on ne compte plus que 8% d’acheteurs de plus que de vendeurs. Et les délais de vente augmentent: 64 jours en moyenne, soit 2 semaines de plus qu’au printemps».
Dans cette morosité ambiante, certaines grandes villes tirent leur épingle du jeu. C’est le cas de Marseille, où les prix de l’immobilier ont grimpé de 5,4% depuis le 1er janvier 2021. «Depuis les confinements, la cité phocéenne attire des Parisiens dans les 4e et 5e arrondissements, mais aussi des Lyonnais et des Bordelais en quête de pouvoir d’achat», explique Louis Dogliani, de l’agence Stéphane Plaza Immobilier Marseille 9. Les prix immobiliers de la deuxième plus grande ville de France sont en effet plus de trois fois moins chers que ceux de la capitale (3362 euros le m² contre 10.377 euros). Dans le top 10, seul Montpellier est aujourd’hui plus abordable.
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