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Avec l’essor du télétravail, la résidence secondaire est devenue bien plus qu’une maison de vacances et attire une clientèle plus large.
La résidence semi-principale, en avez-vous déjà entendu parler? C’est une nouvelle tendance qui s’est développée depuis le premier confinement. Le logement concerné est quant à lui bien connu, il s’agit de la résidence secondaire. Mais, avec les confinements répétés depuis un an, son usage a évolué. Au lieu de l’utiliser uniquement pendant les vacances ou les week-ends, les Français, essentiellement des Parisiens, qui ont la chance d’en posséder une, y vivent désormais plusieurs jours par semaine grâce à l’essor du télétravail.
"L’expérience du confinement a permis aux Français de repenser leur mode de vie, ils se réapproprient totalement la notion de résidence secondaire qui devient bien plus qu’une maison de vacances."
Christine Fumagalli, présidente du réseau Orpi
Cette propriété n’est donc plus aussi occasionnelle que par le passé. D’où sa nouvelle appellation de résidence semi-principale. Jusque-là plutôt réservé aux retraités, ce concept semble attirer de plus en plus de jeunes couples qui ont obtenu l’accord de leur employeur pour travailler à distance une partie de la semaine. Et venir au bureau le reste du temps. En près de 40 ans, le nombre de ces résidences secondaires a grimpé de 60 %, selon l’Insee, pour avoisiner les 4 millions en France. Elles restent huit fois moins nombreuses que les résidences principales, mais la proportion de ces dernières a baissé depuis 1982.
Nouvelle formule
Les acquéreurs privilégient désormais les propriétés suffisamment grandes pour accueillir leur famille. «La notion de refuge pour accueillir les proches est plébiscitée chez nos clients, explique Thibault de Saint Vincent, président de Barnes. Ils n’envisagent plus de confinement sans pouvoir être réunis en famille.» Et, du coup, vu les différences de taille et de confort, les rôles s’inversent: c’est cette demeure hybride qui devient la résidence principale. Ainsi, une grande majorité (81 %) des ménages interrogés par Barnes ont certes prévu de conserver une résidence en ville, mais plus petite, pour s’en servir comme d’un pied-à-terre. C’est le cas d’un couple avec deux enfants qui envisage ainsi de vendre son triplex parisien de 320 m² pour acheter une résidence semi-principale à Aix-en-Provence (avec parc, piscine…) et y loger leur famille, tout en conservant un pied-à-terre de 150 m² dans le 16e arrondissement à Paris.
Quant à la localisation, deux marchés se dessinent. Le premier est celui des acheteurs pour qui la proximité est essentielle. La résidence secondaire devient alors une simple extension de leur chez-soi à seulement une heure ou deux de leur résidence principale. «L’expérience du confinement a permis aux Français de repenser leur mode de vie, ils se réapproprient totalement la notion de résidence secondaire qui devient bien plus qu’une maison de vacances», analyse Christine Fumagalli, présidente du réseau Orpi. Confirmation auprès d’une notaire parisienne: «Les Franciliens ont le désir de devenir propriétaires, pas d’une simple résidence secondaire, mais d’un deuxième lieu de vie, dans les départements proches de Paris», souligne Me Élodie Frémont.
Acquéreurs plus jeunes
Le second marché est celui des acquéreurs qui veulent changer radicalement de vie, surtout s’ils ont les moyens, notamment techniques, pour télétravailler. Dans ce cas, les cités balnéaires (Normandie, Bretagne, littoral Atlantique) ou des régions comme la Dordogne ou le Perche sont particulièrement prisées. Côté prix, plus des trois quarts des personnes interrogées par Orpi ont prévu de dépenser jusqu’à 300.000 € dans l’achat d’une résidence secondaire. Ce qui équivaut effectivement au tarif moyen d’une telle demeure en France. Pour une maison de caractère, les prix peuvent s’échelonner plutôt entre 500.000 et 800.000 €, en moyenne.
Ces nouveaux acquéreurs affichent des profils plus jeunes, plus proches de ceux que l’on retrouve sur le marché des résidences principales. Près d’un tiers des sondés intéressés par cet investissement sont âgé de moins de 40 ans et même 11 % de moins de 30 ans, selon Orpi. «L’achat d’une résidence secondaire pourrait apparaître comme le pont entre leurs envies de vert et leur mode de vie urbain», conclut Christine Fumagalli.
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