Article du Figaro - 10/09/2020
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Selon les dernières statistiques des notaires, les prix des logements anciens ont accéléré leur hausse au 2e trimestre malgré le confinement. Un résultat trompeur au regard des évolutions récentes.
Les prix des logements anciens ont accéléré leur hausse au second trimestre en France, marqué par un strict confinement contre l’épidémie de Covid-19, tandis que la baisse des ventes a été limitée, montrent jeudi les chiffres officiels. Entre avril et juin, les prix ont progressé de 5,7% par rapport à un an plus tôt, selon un indice établi en commun par les notaires et l’Insee.
Non seulement, la hausse des prix s’est maintenue au second trimestre, une période dominée par un strict confinement qui a empêché toute visite de logement pendant des semaines en avril et début mai, mais elle a même nettement accéléré par rapport aux précédents trimestres. «L’engouement des Français pour la pierre s’est encore confirmé, ce qui a évité une baisse des prix», a résumé jeudi le notaire parisien Thierry Delesalle lors de la conférence de présentation des chiffres officiels de l’immobilier ancien pour le deuxième trimestre. «Ce confinement, on peut dire qu’il a vraiment accentué ce goût» des Français pour l’immobilier, a insisté M. Delesalle, évoquant aussi le caractère traditionnel de valeur refuge de l’immobilier.
Cette évolution présage néanmoins peu de l’évolution du marché à venir, car les transactions immobilières du trimestre correspondaient largement à des opérations négociées avant le gros de la crise sanitaire. La plupart des études menées sur des transactions très récentes montrent plutôt un net assagissement du marché voire une stabilité complète. C
Tendance notable autour de Paris, «les (prix des) maisons augmentent plus que les appartements: (...) on n’avait pas vu ça depuis 13 ans», a remarqué M. Delesalle, évoquant un «goût pour la pierre verte».
Qu’en est-il pour le reste de la France? Et la résistance du marché du logement va-t-elle se maintenir alors que la crise sanitaire s’est muée en crise économique aux ramifications multiples sur l’emploi et la consommation?
«On entre dans un nouveau cycle avec un arrêt de cette hausse continue des prix depuis cinq ans», avançait début septembre Thomas Lefebvre, chargé des études du site MeilleursAgents. «Mais on n’attend pas un effondrement des prix.»
Le site, qui réalise ses estimations à partir des données de milliers d’agents immobiliers, estime que les prix français s’inscrivent actuellement en hausse d’un peu moins de 2% par rapport à un an plus tôt. Il pense qu’ils vont baisser de 1% d’ici à un an.
Une bonne reprise en mai et juin
Plus parlant sur la résistance du marché, le nombre de transactions ne s’est pas effondré, ce qui semble indiquer une bonne reprise fin mai et en juin, à la sortie du confinement. À fin juin, le nombre de ventes sur l’année écoulée s’est établi à 1,01 million, s’inscrivant certes en baisse par rapport à son pic atteint fin 2019 à plus de 1.05 million. Mais il se maintient au-dessus du seuil symbolique du million, franchi en début d’année dernière et reste donc à un haut niveau par rapport aux dernières années. Mais là aussi, ces statistiques se font en année glissante et tous les pronostics tablent sur une année 2020 qui se terminera bien en dessous du million de transactions. La reprise post-confinement a certes été vigoureuse mais elle ne peut pas effacer des mois d’inactivité. Sans parler de l’incertitude économique actuelle.
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